On parle d’infertilité en cas d’abscence de grossesse malgré des rapports sexuels non protégés pendant au moins 12 mois.
Désirer un enfant est un acte d’amour mais il peut se transformer en long parcours du combattant quand celui-ci n’aboutit pas. La principale souffrance est la perte de contrôle. Avec l’utilisation de la pilule et le contrôle des grossesses non désirées, on a donné l’illusion que l’on pouvait décider à tout moment du projet de l’enfant. Ce qui est rarement le cas.
Données actuelles
Avec 3,3 millions de personnes directement touchées en France, l’infertilité est devenue un enjeu de santé publique majeur. Elle a doublé en 20 ans, près de 1/4 à 1/3 des couples rencontrent des difficultés de conception. Les causes médicales et génétiques ne sont pas les seules responsables de la croissance des troubles de la fertilité, il est évident que la dégradation de l’environnement par l’utilisation massive de polluants dérègle massivement notre corps. Les produits chimiques se comportent comme des perturbateurs endocriniens et entrainent des troubles de l’ovulation chez la femme, de l’endométriose ainsi qu’une baisse de la qualité du sperme chez l’homme. En France comme dans l’ensemble des pays industrialisés, la hausse de l’infertilité résulte également du recul de l’âge à la maternité. Voyons plus en détails les différentes causes.
Cause de l’infertilité
Chez la femme
- Syndrome des ovaires polykistiques (SOPK), première cause d’infertilité chez la femme jeune. Ce dérèglement hormonal de LH et FSH se traduit par un excès de production de testostérone et conduit à une absence d’ovulation dans la moitié des cas.
- Insuffisance ovarienne. Les femmes naissent avec un stock de follicules qui diminue au cours de la vie jusqu’à la ménopause. La qualité des follicules s’altère au cours du temps diminuant par conséquence celle des ovocytes qu’ils produisent. La fertilité féminine étant par ailleurs optimale de 18 à 30 ans, le désir tardif de grossesse se répercute également sur la qualité ovarienne.
- Endométriose. Elle est présente dans 30 % des cas d’infertilité. L’endomètre n’est plus à sa place ! On retrouve la présence anormale de cellules endométriales en dehors de l’utérus causant de terribles douleurs qui nécessitent la prise d’antalgiques puissants. Passée sous silence pendant des années, l’endométriose est aujourd’hui reconnue comme maladie invalidante.
- Anomalies utérines. Il peut s’agir d’une absence d’utérus, d’une malformation ou bien la présence de polypes ou fibromes.
- Sténose tubulaire bilatérale, qui est une réduction de la perméabilité des trompes de Fallope suite à une infection bactérienne.
Chez l’homme
- Insuffisance testiculaire. Les anomalies de la spermatogenèse sont de loin les causes les plus fréquentes d’infertilité́ masculine. Cela concerne la qualité et/ou la quantité de sperme.
- Les anomalies sexuelles. Des facteurs vasculaires, hormonaux, métaboliques ou neurologiques peuvent entraîner une dysfonction sexuelle.
25 % des cas d’infertilité chez l’homme reste d’origine inconnue.
Facteurs communs
- facteurs psychologiques : un stress répété agit sur le cerveau en altérant la production de neuro-hormones.
- le poids, IMC et hypofertilité sont fortement corrélés avec une baisse de 78 % de fécondation en cas d’obésité.
- Tabac
Traitements
1/Approche médicale
Des solutions médicales sont adaptées à chaque dysfonctionnement ou trouble métabolique comme par exemple un traitement hormonal en cas d’ovaires polykystiques.
La procréation médicalement assistée (PMA) permet l’obtention d’une grossesse par des techniques biologiques et médicales. L’Insémination artificielle est la plus simple et la moins couteuse, elle consiste à recueillir et préparer le sperme du donneur ou du conjoint pour l’injecter directement dans l’utérus de la femme au moment de l’ovulation. Cet acte représente 37 % des tentatives. La FIV, technique plus invasive consiste à provoquer la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde en laboratoire. Il y a stimulation de la production ovarienne de follicules par un traitement hormonal et des doses de FSH importantes. Elle concerne aujourd’hui 63 % des tentatives de PMA.
2/Approche nutritionnelle
La nutrition est un des fondements d’une fertilité saine et d’une grossesse sereine. Les nutriments jouent un rôle important dans la création et la conservation d’ovocytes et de spermatozoïdes. Différentes études révèlent qu’une alimentation riche en acides gras trans et en graisses saturées peuvent être liée à une baisse de la fertilité féminine. La fertilité masculine peut être multipliée par 4 par une supplémentation nutritionnelle adaptée.
On comprend qu’une alimentation saine et équilibrée participe à une bonne santé et favorisera une fertilité optimale. Récemment nous avons découvert qu’un déficit en micronutriments essentiels jouait un rôle dans l’infertilité. Zinc, Fer, Sélénium, Vitamine D et Vitamine E, cuivre, Vitamine A… devront être dosés par un bilan périconceptionnel proposé par quelques laboratoires.
J’aimerais mettre la lumière sur la Vitamine E. Elle favorise la formation des hormones sexuelles, à la fois mâles et femelles. Elle contribue à la production d’œstrogènes, stimule la progestérone. Elle protège les spermatozoïdes et améliore leur mobilité et viabilité par une action antioxydante.
3/ Approche thérapeutique naturelle : Acupuncture
L’acupuncture fait partie intégrante de la médecine traditionnelle chinoise et s’avère être un traitement précieux pour les patients qui font face à l’infertilité, qu’elle soit féminine ou masculine. Il s’git de traitements qui rééquilibrent le flux énergétique dans le corps au travers des méridiens grâce à l’insertion d’aiguilles. Au préalable, un bilan énergétique est effectué en début de séance afin de déterminer les déséquilibres. Dans les cas d’infertilité, très souvent les femmes présentent des cycles irréguliers, ainsi que des règles perturbées. Le premier travail consiste à régulariser les cycles. Le désir de concevoir un enfant se transforme souvent en une expérience longue et douloureuse due à des tentatives répétées. Les protocoles thérapeutiques d’AMP sont lourds et épuisants pour les femmes. Les séances d’acupuncture permettront d’apaiser l’esprit et relancer les fonctions énergétiques.
Depuis 1996 l’OMS recommande l’acupuncture dans le traitement des troubles reproductifs.
- Elle améliore la fonction ovarienne pour produire des ovocytes de meilleur qualité
- Elle régule les hormones afin de produire un plus grand nombre de follicules
- Renforce le terrain immunitaire
- Réduit les effets collatéraux des médicaments utilisés dans les FIV
Quand elle est utilisée de pair avec d’autres techniques de reproduction assistée alors des chercheurs du WELL COMELL MEDICAL CENTER de NY ont concluent que l’acupuncture aide à:
- augmenter l’apport de sang dans l’utérus
- réduit l’anxiété et le stress
- régule le cycle menstruel
- normalise les hormones et le cycle endocrinien
- influence sur l’axe hypothalamus-hypophyse qui joue un rôle dans la fertilité
D’autres alternatives comme l’ostéopathie sont incontournables
Dans la quiétude du cabinet, retrouvez un accompagnement personnalisé, une écoute bienveillante afin de vous soutenir dans ce long parcours.
Nataly Courtois
Bibliographie
Formation du Docteur Véronique BLANC MOREAU
« Quand l’enfant ne vient pas » article Le Temps
Vous trouverez ici le rapport sur les causes de l’infertilité remis à Olivier Véran en février 2022https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_sur_les_causes_d_infertilite.pdf
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